Ci-gît l’État de droit
Bon. Ça faisait un petit moment que j’avais pas gueulé (si si).
dire que je l’ai beaucoup fait au début de l’année jusqu’à l’élection présidentielle de mai. Cette suractivité associée au résultat à la fois si attendu et si déprimant de l’élection en question… bah la motivation de continuer à parler de l’actu politique s’est quelque peu atténuée. Du coup, je vous avoue que j’ai accumulé pas mal de colère ces derniers mois, et là : faut que ça sorte !
Ci-gît l'État de droit
⚠️ ATTENTION : cet article contient de nombreuses grossièretés tellement grossières que l'article en deviendrait presque grossier.
Mais c'est cathartique, alors commencez pas à casser les gonades.
💡 Bonjour, nous sommes en octobre 2017, et si comme moi, vous vivez en France, sachez que vous n'êtes plus dans un État de droit.
▶️ Les dérogations exceptionnelles aux libertés fondamentales sont intégrées dans le droit commun. Ironiquement, nos parlementaires ont décidé que les principes républicains soi-disant menacés par les terroristes ne valaient pas le coup d'être sauvegardés.
Les terroristes ont donc officiellement gagné, et nous pouvons ravaler nos slogans du genre « même pas peur », car c'est officiellement la peur qui gouverne notre pays.
La peur panique, irrationnelle, celle qui cesse de prévenir des dangers et fait faire des grosses conneries.
(Pour vous donner une idée du niveau de saloperie, on a quand même l'ONU et Amnesty International qui nous demandent des comptes…)
Et peu importe si les perquisitions administratives et les assignations à résidence de l'état d'urgence ont bien plus servi à taper sur des dissidents politiques (écolos, syndicalistes, zadistes, etc.) que sur des djihadistes : nous sommes tous, désormais, aux yeux de l'État, de potentiels terroristes. Il n'y a donc de toute façon plus lieu de faire la distinction.
⚠️ Quand je dis « nous », je parle bien entendu du français lambda, du connard moyen comme vous et moi dont la tranquillité dépendra désormais du bon vouloir d'administrations agissant sans aucune décision de justice.
Bon, ça, c'est encore une vague idée balancée entre le fromage et le dessert par un énième ahuri hors-sol.
▶️ Mais au rayon des enfoirages qui sont déjà actifs, on a par exemple l'obligation de déclarer L'INTÉGRALITÉ de ses identifiants numériques (toujours sur simple demande administrative, sans décision de justice bien sûr).
Ce qui est une hérésie à tellement de points de vue que je ne sais même plus par quel bout conchier cette mesure imbécile.
✷ Oui oui, pour un unique oubli, ça peut monter jusque-là.
⚠️ Bien entendu, n'allez pas imaginer que les gens qui ont effectivement une responsabilité dans la montée du terrorisme en question aient une chance d'être inquiétés par de telles dispositions.
Déjà parce que pas mal de sources du terrorisme sont à chercher directement du côté des politiques étrangères menées par… l'État lui-même.
💡 Mais par exemple, imaginons tout à fait hypothétiquement qu'un grand groupe français de matériaux de construction ait financé l'organisation Daech, via une taxe à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d'euros par mois.
▶️ Eh bien, il y aurait peu de chances que les raclures de fond de chiotte qui auraient pris la décision de financer le terrorisme subissent une garde à vue – même de 48 heures « seulement »…
⚠️ De même, est-ce qu'une perquisition administrative chez les saloperies de mange-merde qui auraient collaboré avec l'ennemi aurait lieu ?
Mais non voyons, s'attaquer à un grand groupe, c'est potentiellement s'attaquer à sa croissance, et la croissance, c'est sacré.
D'ailleurs, n'ont-ils pas payé Daech pour sauver des emplois ?
💡 Vous savez, dans notre histoire, on en a eu, des ramassis de crevures qui ont collaboré avec l'ennemi : ils dirigeaient alors Renault, et l'ennemi s'appelait le Troisième Reich.
▶️ Eh bien, à la libération, on a nationalisé Renault, parce qu'on a considéré que le foutage de gueule, ça allait bien cinq minutes.
Franchement, si une entreprise dirigée par des empaffés de salopards comme Lagerbe™ existait, on pourrait peut-être s'autoriser à faire pareil, non ?
Voire même à les exproprier sans dédommagement.
▶️ Figurez-vous qu'un amendement allant dans ce sens a été déposé à l'Assemblée Nationale.
Et je laisse le soin à Captain Spoiler de vous révéler le sort – ô combien surprenant – de cet amendement :
Bref, s'ils existaient, les décideurs de Lagerbe™ pourraient dormir sur leurs deux oreilles : ils ne subiraient ni le terrorisme, ni le contre-terrorisme, mais vivraient du premier en nourrissant le second.
En attendant, nous, coincés entre les deux facettes immondes et totalitaires d'un même problème, nous sommes réduits à notre rôle tristement habituel :
⚠️ Bien sûr, comme dans toute farce, on n'est jamais à l'abri d'un coup de théâtre.
🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome III.