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Comédie romantique

Publié le 12 avril 2017 par Gee dans Comic trip
Inclus dans le livre Grise Bouille, Tome III

La comédie romantique (rom com pour les intimes) est un genre cinématographique très codifié. Si vous voulez vous lancer dans le genre, voici un petit tutoriel.

Comédie romantique

C'est l'histoire d'un mec lambda.

Mais genre tellement lambda que si cette BD était un film, on prendrait Ben Stiller pour le jouer.

Mec lambda : « Je suis sympa, timide et assez maladroit. » Smiley : « Vu le style des dessins, ça pourrait tout aussi bien être Sylvester Stallone qu'on verrait pas franchement la différence... »

Vous voyez, le genre gentil mais qui manque de confiance en lui.

Le genre plein de bonne volonté mais qui gaffe beaucoup.

Le genre Ben Stiller, quoi.

Mec lambda en panique sur un paillasson : « Mince, j'ai marché dans une crotte de chien et je l'étale sur le paillasson de mon patron ! Et plus j'essaie d'essuyer, plus j'aggrave la situation ! » Smiley : « Ouais bon, ça peut aussi tirer sur le genre Mister Bean, à l'occasion... »

💡 Un jour, pour une raison tout aussi lambda que lui, le personnage se retrouve dans un endroit complètement aléatoire où il ne devrait pas être.

Mec lambda qui se tient l'entrejambe : « Mince, mince ! Une envie pressante !  Là ! Des toilettes ! » Au-dessus de la porte des toilettes, une pancarte : « Convention des saxophonistes amateurs d'andouillette »

Il tombe alors sur une charmante demoiselle, par hasard.

La demoiselle sera jouée par un mannequin qu'on fera passer pour une jeune femme lambda en lui mettant une coiffure négligée et un pull (en général, l'illusion est totale).

Genre Keira Knightley.

Demoiselle : « Sous mes airs de bombe interstellaire, j'ai ma sensibilité.  Je recherche un homme sensible, saxophoniste, qui aime l'andouillette, mais surtout HONNÊTE. » Elle ajoute : « J'ai déjà été blessée par des hommes pas honnêtes, dans ma vie.  La malhonnêteté, quelle plaie. » Smiley : « Vous sentez la subtilité du message ? »

Le courant passe bien, ils sont mignons tout plein et on a envie qu'ils finissent ensemble même si ça ne fait que 3 minutes qu'ils parlent.

Les deux prennent un café ensemble. Demoiselle : « Tu sais, je viens de m'installer en ville et c'est pas facile, j'me sens seule…  Alors j'suis contente de rencontrer un autre amateur d'andouillette ! » Mec lambda, embarrassé : « Haha, oui. » Demoiselle : « Tu fais du sax ténor ou alto ? »

Ah oui, parce que là, un point crucial : le gars ne lui DIT PAS qu'il était là par hasard et qu'il n'est ni saxophoniste ni amateur d'andouillette.

On n'sait pas trop pourquoi d'ailleurs, mais bref, il lui dit pas.

Et du coup, ça se voit assez vite qu'il n'y connaît rien.

Mais lui, il file le mensonge parce qu'il veut continuer à fréquenter la demoiselle.

Même scène. Mec lambda : « Bah tu vois euuh, j'avais commencé sax alto, mais alto, ça ressemblait trop à un violon, alors j'suis passé à ténor. » Demoiselle : « Haha ! C'que t'es drôle ! » Mec lambda : « Héhé. Mince alors. Et toi, tu préfères l'andouillette ténor ou alto ? »

Oh là là ! Que de quiproquos en perspective, me direz-vous !

Et vous avez raison ! Vous pouvez maintenant dérouler une bonne heure de film sur ce mode.

La demoiselle présente son père au mec lambda. Le père : « Jeune homme, j'ai toujours été méfiant avec ceux qui séduisent ma fille, mais un amateur d'andouillette saxophoniste ne peut pas être un mauvais bougre.  Bienvenue dans la famille ! » Mec lambda : « Hahaha ! Mince de mince. » Demoiselle : « Rooooh, papaaaa ! »

N'hésitez pas à charger la barque avec les personnages habituels, comme le rival macho-con prétendant de la demoiselle ou le copain homosexuel (joué par Rupert Everett, toujours dispo quand on a besoin d'un second rôle gay*).

Pléonasme dans l'univers de la comédie romantique : le personnage gay est toujours un second couteau. Si c'est le personnage principal, ce n'est pas une comédie romantique, c'est un film gay. #UnPapaUneMaman #NonChristineOnADitPasLesCousins

L'héroïne est allongée sur son lit, en soutien-gorge, avec son copain gay. Copain gay : « Tout de même, tu es sûr qu'il est sincère ? L'autre jour, il avait l'air dégoûté pendant le dîner de ta mère. » Demoiselle : « C'est impossible, voyons, personne ne cuisine l'andouillette comme maman ! Et je lui fais confiance, tu sais. » Copain gay : « Oooh, mais tu serais pas en train de tomber amoureuse, chérie ? »

(Oui, l'héroïne est toujours en soutien-gorge lorsqu'elle est avec son ami gay, sinon quel est l'intérêt d'avoir un ami gay, je vous l'demande ?)

À force de péripéties et malgré ses maladresses, le personnage va réussir à convaincre tout l'entourage de la demoiselle qu'il est un brave type, et bien sûr eux deux vont tomber amoureux, bref : le rêve.

Gee, en mode « réalisateur de films », avec un mégaphone : « Okay coco, là tu balances du Coldplay et on envoie le générique de fin dans la foulée ! »

Haha ! Non.

Ça pourrait finir là mais non.

Il reste la partie chiante et incontournable de la comédie romantique : la résolution du mensonge initial.

Smiley : « En général, c'est le moment où la comédie romantique cesse à la fois d'être drôle et d'être romantique. »

Un jour (à peu près vingt minutes avant la fin du film), le mec va gaffer et ainsi prouver qu'il n'y connaît rien en saxophone et qu'il ment depuis le début.

La demoiselle, choquée : « “Un cuivre” ? Comment ça, “un cuivre” ? Mais voyons, tous les saxophonistes savent que le saxo est un instrument de la famille des bois ! Hhh !  Ça voudrait dire que… » Mec lambda, en panique : « Mince de mince, m#rde de ch##tte de pu##in d'sa race de… » Smiley : « Point de non-retour, le mec s'est saboté tout seul.  En même temps, il est maladroit, on l'avait bien dit. »

Drame, caca nerveux, le monde s'écroule.

Toute cette belle relation fondée sur un mensonge. Dans une dernière tentative, il avoue tout, en essayant de s'excuser.

Mec lambda : « J'avais peur que tu refuses de me voir si je ne partageais pas tes passions ! J'ai voulu te le dire, plein de fois ! Je suis désolé, mais l'andouillette, je trouve que ça schlingue du fion. En plus j'essaie de devenir flexitarien. » Demoiselle, en pleurs : « Noooon, mon Dieu, c'est impossiiiible ! » Mec lambda : « À la base, j'avais juste envie de pisser, en fait. » Demoiselle : « Bouhouhou… »

Le personnage est chassé de la famille de la demoiselle, c'est le déshonneur, tout ça.

J'vous jure, ce serait moins dramatique si c'était une famille dans Le Parrain.

Le père : « Pars ! Pars très loin ! Et ne reviens…  JAMAIS ! » Demoiselle, en pleurs, derrière le copain gay qui fait barrage : « Bouhouhouuu… » Le mec, dépité, s'en va, la larme à l'œil : « Snif. » Smiley : « Quand ton beau-père se met à citer Scar, tu sais que t'as merdé quelque part. »

Là, petit montage chiant où le garçon et la fille sont tristes chacun de leur côté, avec en fond LA chanson déprimante au piano (jouée par le chanteur d'un groupe qui fait du punk-rock d'habitude).

Trois punks. Le chanteur qui joue du piano et chante avec un air triste : « Ooooh taaaake the photograaaphs… » Le batteur : « Mais quel est le con qui lui a appris à jouer du piano ? » Le bassiste : « Pense aux royalties, mec, pense aux royalties… »

Enfin, pour une raison aussi stupide que le mensonge de départ, le type va réussir à se racheter auprès des proches de la demoiselle.

Et donc auprès d'elle aussi puisqu'elle n'a aucune capacité de jugement pour choisir ses propres relations, ça tombe sous le sens.

Le mec prend un café avec le copain gay, il est en larmes. Copain gay : « Tu vois, depuis le début, j'le sentais que t'étais pas clair. Mais quand j'te vois chialer, comme ça, j'vois que t'as vraiment un cœur et qu't'as jamais eu de mauvaises intentions. » Mec lambda : « Snif. » Copain gay, avec un sourire : « Si t'étais pas amoureux d'elle, je tenterais bien ma chance, hihihi. »

(Oui, le copain gay doit tenter de draguer le héros au moins une fois, sinon quel est l'intérêt d'avoir un copain gay ?)

Et là, BIM !

Grand geste romantique, réconciliation aussi express que la brouille

(éventuellement ridiculisation du rival macho-con prétendant de la demoiselle qui a essayé de la récupérer entre-temps)

et tout est bien qui finit bien.

Demoiselle, émue : « Ah mais donc, tu avais juste peur que je refuse de te voir si tu ne partageais pas mes passions ? » Mec lambda : « C'est à peu près exactement c'que j'ai essayé de te dire y'a un quart d'heure, oui. » Demoiselle : « Si j'avais su.  Mais tu sais, l'andouillette et le saxophone ne sont pas TOUT dans ma vie. » Mec lambda : « Ouais, eh bah ça sautait pas aux yeux au départ. » En fond, la musique : « Come up to meeeet you… Tell you I'm soooorry… »

FIN !

Ensuite ils se marient et ont beaucoup d'enfants.

Et c'est tant mieux, car comme ça, on peut faire une suite.

Le poster d'un film avec Keira Knightley et Ben Stiller. L'accroche : « Un saxo soprano est arrivé ! » Les deux personnages sont représentés heureux, avec un bébé. Le titre : « Andouillette et Saxophone 2 ». En bas de l'affiche : « Une comédie pour toute la famille ! »

Publié le 12 avril 2017 par Gee dans Comic trip

🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome III.

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