Enragés (parties 1 et 2)
Il y a quelques mois, j’inaugurai cette section avec Novlangue, une chanson enregistrée plusieurs mois auparavant et publiée à cause du contexte. C’est un peu la même chose pour celle-ci, qui est encore plus ancienne. La seconde partie a été enregistrée en septembre 2014, la première en novembre (même jour que Novlangue, d’où la disposition identique). Oui, la seconde partie a été enregistrée en premier car c’est la plus importante (la première n’est qu’une sorte d’intro).
Cette fois, ce sont les derniers événements en Grèce qui me poussent à la rendre publique. Une chanson qui parle d’argent roi et de révolte, bien sûr… Les paroles sont peut-être naïves, mais je peux vous garantir que dans le genre catharsis, ça fait un bien fou de gueuler tout ça dans un micro. Petite précision : je ne suis pas batteur, donc soyez indulgents si la partie de batterie n’est pas toujours au top… Mais bon, la partie de batterie est relativement simple, du coup j’ai quand même essayé de la jouer moi-même (contrairement à Novlangue qui, de fait, n’a été enregistrée qu’en version acoustique – mais la version complète sortira sans doute un jour aussi).
Comme pour Novlangue, vous pouvez regarder la chanson sur PeerTube ou l’écouter sur Soundcloud :
Les paroles (vous pouvez aussi lire les tablatures) :
(Partie 1)
Indignez-vous, la jeunesse en bas
Les vieux au placard
Indignez-vous, la jeunesse en bas
En bas de contorsion, hagards
À brûler ton héritage
Toi le fils des Lumières
D’un mois de mai mirage
Des charognards en l’air
Sans même le cœur à la révolte
Une sourde résignation
On la mesure, on la récolte
Notre impuissance à tout front
Du confort à la barricade
De la télé à l’insurrection
De l’amorphie à la chamade
Des calmants aux révolutions
Indignez-vous, indignez-vous qu’il disait
Mais surtout n’oubliez pas d’être enragés
(Partie 2)
Plus le temps passe, plus ils prennent
Plus ils gagnent, moins nous avons à perdre
Et les chants s’élèvent
D’une patience qu’on met en grève
Ne voulaient-ils pas qu’ordre et beauté ?
Et stock-options, luxe, calme et volupté ?
Devrions-nous être reconnaissants ?
Sommes-nous de bien trop gâtés enfants ?
Dis-leur que les comptes ne sont plus à rendre
Mais à rebours
Dis-leur qu’ici il n’y a plus rien à prendre
Et s’ils veulent toujours
Il faudra nous passer sur le corps
Nous n’abandonnons que morts
Tant qu’il y aura du sang dans nos veines
De l’espoir dans nos plaines
Ce sera la bourse, Wall Street ou la vie
Notre fureur à en blanchir leurs nuits
Plus d’paradis où s’évader
Quand les masses se feront enragées
Il n’y a plus de corde à tirer pour les pillards
Mais des myriades prêtes à larguer les amarres
Nous qui ne voulions que la paix
S’il y a carnage, ce sera de leur fait
Plus le temps passe, plus l’orage gronde
Et se tarissent leurs chances d’éviter la fronde
Et le peuple qu’on rend chèvre
Caresse l’idée d’attraper la fièvre
Dis-leur que le temps béni qu’ils pleurent
Est révolu
Dis-leur que nous pourrions être frère et sœur
Mais en cas de refus
Il faudra nous passer sur le corps
Nous n’abandonnons que morts
Tant qu’il y aura du sang dans nos veines
De l’espoir dans nos plaines
Ce sera la bourse, Wall Street ou la vie
Notre fureur à en blanchir leurs nuits
Plus d’paradis où s’évader
Quand les masses se feront enragées
Abrogeront la loi du plus fort
Et décideront de leur sort
Qu’il en faudra des peurs et des peines
Et du sang dans nos veines
Ils ne pourront y mettre le prix
Les dollars n’étoufferont pas les cris
Ni les clameurs d’une foule enivrée
D’une foule à jamais enragée
Enragée
Enragée
Enragée
Enragée