Hexadécimal & Boby Lapointe
Encore un article de vulgarisation où on va parler de nombres, de binaire, de tout ça… mais cette fois, on revient à la base, à la notion même de comptage. Et on évoque aussi un joyeux luron qui, bizarrement, a laissé une petite trace dans cet univers qu’on ne rattacherait pourtant pas au sien, instinctivement.
Hexadécimal & Boby Lapointe
Bon, je suis pas fortiche en intro, mais on m'a dit qu'il fallait toujours partir du concret, alors voilà.
Vous êtes-vous déjà retrouvé dans cette situation ?
Si oui, alors c'est que vous ne connaissez pas l'hexadécimal !
Dans mes articles, je vous cause souvent de binaire, de bits, etc.
Mais le binaire, c'est quoi ?
Le binaire, c'est un système de comptage, comme le décimal qu'on utilise plus couramment. Sauf qu'au lieu d'avoir 10 symboles (de 0 à 9), on se limite à 2 symboles (0 et 1). Mais sinon, ça fonctionne pareil !
Les nombres « ronds » sont des puissances de la base :
Comme l'informatique fonctionne en binaire, on est très souvent amenés à manipuler des nombres binaires, et comme le binaire n'a que 2 symboles, le nombre de chiffres nécessaires pour représenter un nombre devient vite immense.
Convertir un nombre binaire en décimal ne peut se faire directement et nécessite des calculs.
Alors on a inventé un comptage à la fois plus facile à lire que le binaire (plus économe en nombre de chiffres) ET qui se convertit directement en binaire : l'hexadécimal.
L'hexadécimal, comme son nom l'indique, est un système à 16 symboles.
Comme on avait moyennement envie d'inventer des symboles pour compléter nos 10 chiffres, on a fait au plus simple : on a ajouté des lettres.
Aucun calcul à faire, il suffit de prendre les nombres binaires par groupes de 4 : ça nous donne des nombres hexadécimaux !
Donc lorsque vous lisez un code qui contient des chiffres et des lettres, si les lettres se limitent à A, B, C, D, E et F, il y a beaucoup de chances que ce soit un code hexadécimal !
Et du coup… votre symbole ambigu, il y a de fortes chances que ce soit un zéro !
(Puisque la lettre « o » n'est pas utilisée en hexadécimal.)
Ah oui, alors… Boby Lapointe.
Je rappelle que ce monsieur était un auteur de chansons humoristiques remplies de jeux de mots et de calembours tordus.
Référence à sa chanson « L'Hélicon ». Il a enregistré une cinquantaine de chansons et elles regorgent toutes de trucs dans ce genre. Si vous ne connaissez pas, FONCEZ !
Eh bien vous l'ignoriez peut-être, mais Boby Lapointe était aussi un geek en son temps (quand je vous dis que c'était un type formidable).
Soit 1972 dans le calendrier grégorien, voir l'article Le bug de l'an 2038.
Et comme Boby était taquin, il a considéré qu'on pouvait parler de bi-binaire pour une base 4 (22) et de bibi-binaire — ou bibi, pour les intimes – pour une base 16 ((2x2)2), ce qui est quand même vachement plus rigolo que « hexadémical ».
Mais le génie du sieur Lapointe, ça a été de proposer un nouveau jeu de symboles pour les 16 « chiffres » hexadécimaux et surtout, un mot (ou plutôt une syllabe) pour chaque :
Voilà, alors désormais ne parlez plus comme des FADAs, dites dikedake !
Bref, soyez geeks et poètes…
Parlez le bibi-binaire !
Et merci Boby…
🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome III.