Spleen IV – La revanche

Publié le 22 juillet 2016 par Gee dans Comic trip
Inclus dans le livre Grise Bouille, Tome II

Petit article de vacances pour vous détendre, vous qui êtes coincés dans les bouchons (et en même temps je vous déconseille de lire le blog en conduisant, mais après vous faites comme vous le sentez).

Spleen IV – La revanche

Un peu de poésie dans ce monde de connards.

Le texte est écrit par un auteur un peu obscur, un petit nouveau dans le métier mais qui s'est déjà fait une certaine réputation et une solide base de fans, un certain Charles Baudelaire.

Le smiley : « Jamais entendu parler.  Encore un truc de hipster. »

Et les illustrations sont de bibi (imaginez l'honneur pour le type qui a écrit le texte et dont je parlais au-dessus).

Ça s'appelle « Spleen IV ».

Alors bon, j'ai pas vu les trois premiers, mais d'après la bande-annonce, ça m'avait pas l'air hyper-intellectuel, du coup ça devrait passer.

Après tout est-ce que t'as vraiment besoin d'avoir vu les 6 premiers Fast & Furious pour apprécier le septième ?

Le smiley, moqueur : « Bien sûr que non.  Pour les apprécier, t'aurais surtout besoin que ce soient de bons films, en fait. »

Bref. En avant la musique.

Mettez-vous en condition, poésie, émotion, tout ça, on prend un air inspiré et on récite :

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Un couvercle de poubelle plane sur un fantôme qui gémit : « Gnaaaahaaah…  Gnaaahaaarrrg ! » Il ajoute : « C'que j'peux me faire ch#er… » Le smiley, en réalisateur avec son mégaphone : « Coupé ! Elle est bonne, on la garde. »

Et que de l'horizon embrassant tout le cercle

Un paysage où la ligne d'horizon se transforme en visage et fait un bisou (« Smoutch. ») à un cercle, représenté avec son rayon. Le cercle dit : « Ohh… You touch my tralala. »

Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Gee tient une carafe d'où s'échappe un ciel avec un soleil mais au fond noir, en faisant « Floutch floutch floutch. » et « Snif snif snif. » Une flèche indique : « Notez les bruitages de qualité. »

(Là j'avais oublié le début de la phrase, du coup j'étais pas sûr de qui versait le jour, entre le ciel, l'esprit et l'horizon. Alors dans le doute, c'est moi qui le verse. Non mais.)

Quand la terre est changée en un cachot humide,

Une affiche pour un film appelé « Roland Emmerich's Earthcatraz », sortie le 22 juillet 2016. Le slogan : « Earth is a prison.  He has to break out. » On voit la Terre avec des barreaux et un personnage dedans.

Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide

Batman arrive, suspendu à une corde, sa cape se faisant arracher par le mur (« Scrrrritcchhhh… »). Il dit : « Coucou, je suis l'Espérance ! Aïme ze hiro you dizeurve… not ze wone you nide raïte naow…  Chiotte, j'ai éraflé ma cape… »

Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Une flèche pointe sur le point-virgule après « pourris ». Note : les fautes de typo sont d'origine. Les habitués du blog auront en effet remarqué qu'il manque par exemple une espace insécable ici.

Batman, toujours suspendu à sa corde, se cogne à un plafond moisi (« BAOUM. »). Il dit : « Aïe.  Batbobo. »

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,

Une prof de français devant un tableau qui dit « cour de fransé » dit : « “Chachot, murs, plafonds, prison, barreaux” : notez le champ lexical de l'enfermement cher à Baudelaire.  Mathéo, tu crois que j'vois pas ton smartphone dans ta trousse ? » Le smiley commente : « À ne pas confondre avec le champ lexical du barbecue cher à saucisse. Qu'est-ce qu'on s'poile, les copains. »

Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées

Le Geek regarde des araignées bouger : « Qu'est-ce qu'elles foutent à agiter les pattes comme ça ? » La Geekette : « C'est la fameuse LSA*.  Avec 8 pattes, j'aime autant te dire qu'elles sont plus efficaces que nous. »

Langue des Signes Arachnide.

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Gee commente une image où on voit l'intérieur du crâne d'un mec à l'air idiot qui dit « Gnééé… » : dans son crâne, juste une toile d'araignée. Gee dit : « Je pense que l'auteur voulait dire qu'on était tristes.  Mais si y'a de la place dans nos cerveaux pour y tisser des toiles, moi j'aurais tendance à en conclure qu'on est cons. »

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Des cloches représentées complétements folles, en train de hurler : « NYYYAAARRRKKKKKKFFFFHHHHH !!! » et en rebondissement partout (« Boïng !  Boïng !  Boïng ! »). Un lapin lit son journal et commente : « Non mais ça va plus bien, là… »

Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

Le fantôme du début déclame un texte comme une savate : « Gnaahaaa… Gnaaaaaaaaah ! Pauvre de moi… j'erre sans foyer… gnaaah, sans pays ! Et la Convention de New York sur la réduction des cas d'apatridie ? Hein ? HEIN ?  Aaaah, chienne de mort… » Le smiley-réalisateur verse une larme en disant : « Quel acteur fabuleux… »

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme;

Un mec conduit un corbillard tagué « No music » en disant : « J'aime bien les textes qui te redonnent la joie de vivre, comme ça. » Le smiley est à fond, les bras en l'air : « Party hard ! »

Une flèche montre le premier mot de la phrase suivante : bon, là il a foutu un mot tout seul en fin de vers, mais c'est un débutant, on n'peut pas lui en vouloir.

l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

On voit Batman qui pleure, « OUUUUUÏÏÏÏÏÏNNN !!! Snif.  Snif. Snif. », une flèche indique « (Oui je sais, Batman, c'était l'Espérance, pas l'Espoir, mais on n'est plus à ça près.) » ; le Joker tient un drapeau noir avec un bout pointu en disant : « Mouahahaha hahaha !  Attention, ça va piquer un peu. », une flèche indique : « (Du coup l'Angoisse, on est bien d'accord que c'est le Joker.) » ; Gee, avec la tête inclinée de 30°, une flèche indiquant « (Par contre moi, je ne sais toujours pas ce que je fous là.) »

Voilà, c'est tout.

Eh béh, c'était spécial. Moi j'ai pas tout compris au scénar.

Un peu confus, trop de personnages assez mal exploités. Et le deus ex-machina avec l'apparition surprise de l'Angoisse à la fin, un peu facile.

Baudelaire s'en va, vexé : « T'aurais mieux compris si t'avais regardé les trois premiers avant, abruti. » Gee se justifie : « Oh dis. Ça t'aurait coûté cher d'ajouter un petit “Previously, on Spleen” au début ?  Sont arrogants, ces nouveaux scénaristes, j'te jure. » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 21 juillet 2016 par Gee.

Publié le 22 juillet 2016 par Gee dans Comic trip

🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome II.

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