À voir et à partager (2)
J’avais déjà publié un article comme celui-ci en octobre 2015 : un article où je partage des vidéos qui me semblent proposer une réflexion intéressante dans un format agréable et convivial. Ça se regarde typiquement en groupe d’ami⋅e⋅s, ça permet d’aborder des problématiques complexes de manière didactique, populaire et facilement compréhensible.
Et ça se partage bien aussi ! On ne changera pas les choses chacun de son côté : si on veut que les choses changent, il faut répandre autant que possible ce genre de contenus qui vulgarisent et rendent accessible à tous des sujets fondamentaux pour nos sociétés. L’ignorance est une faiblesse face aux mécanismes de domination, alors organisons notre force.
Toujours pareil, je ne donne pas de lien, ça se trouve facilement sur Internet, à vous de voir comment vous voulez vous les procurer ;)
Une autre histoire des classes sociales
Une conférence gesticulée très sympathique. Anthony Pouliquen, le conférencier, essaie d’expliquer les classes sociales à travers sa propre expérience du « cul entre deux chaises », lui venant plutôt d’un milieu ouvrier mais ayant dérivé vers la petite bourgeoisie intellectuelle. Typiquement une conférence utile parce qu’elle nous sort de notre zone de confort : il explique notamment comment la culture est utilisée comme un moyen de discrimination sociale. Si vous faites partie, comme moi, de cette fameuse petite bourgeoisie intellectuelle, vous avez sans doute vous aussi participé à ce mépris de classe dont nous n’avons même pas conscience…
Au passage, il donne une définition de la gauche et de la droite qui me semble infiniment plus pertinente que le stupide « la droite c’est la liberté, la gauche c’est l’égalité » sorti par notre nouveau Président Msg Rothschild (oui je sais que c’était devant des gosses, et alors ? ils sont jeunes, pas stupides). Et démontre une fois de plus que le PS est définitivement un parti de droite…
Vous savez la différence entre la gauche et la droite ? C’est avant tout une question d’état d’esprit. […] Si vous êtes de droite, vous considérez que vous êtes individuellement responsable de votre place dans les rapports sociaux, vous êtes individuellement responsable de votre trajectoire, « quand on veut, on peut ». Alors que si vous êtes de gauche, vous savez que vous êtes déterminé socialement. C’est-à-dire que vous êtes traversé par des déterminismes sociaux et que vous n’avez pas les mêmes chances de réussir selon que vous veniez d’un milieu prolétaire ou d’un milieu bourgeois. Donc si vous êtes de droite, vous considérez qu’il vous suffit de vous retirer les doigts du cul pour naturellement vous élever dans la hiérarchie sociale, alors que si vous êtes de gauche, vous savez qu’il va falloir vous organiser collectivement pour changer les structures de la société.
Les secrets de la monnaie – La conférence !
Une conférence de Gérard Foucher. La monnaie (et le fonctionnement de l’économie qui en découle) repose sur des mécanismes pas simples à appréhender, et la plupart du temps, on n’en a qu’une connaissance et une compréhension très partielles : c’est d’ailleurs un état de fait bien pratique pour sortir l’argument magique « c’est plus compliqué que ça™ » lorsque quelqu’un suggère qu’on devrait changer certaines choses.
Eh bien voilà une conférence excellente qui reprend les bases et explique simplement comment est créé l’argent (et surtout par qui), et pourquoi ce mécanisme conduit mécaniquement à un système de crises cyclique et à l’asservissement des peuples. Et comme il ne faut pas que ce soit déprimant jusqu’au bout, ça parle un peu des solutions envisageables sur la fin…
La personne de votre famille a son dossier avec ses fiches de paie, le compromis de la maison, le prix de la maison, etc. On est le dimanche soir, elle a rendez-vous le lundi matin avec le banquier, elle a fait la simulation, elle sait qu’elle va avoir son crédit de 100 000 €. Le question qui tue, c’est : il est 10 heures du matin, la banque vient d’ouvrir, elle pose la main sur la poignée de la porte de la banque. Elle va rentrer et elle va ressortir dans une demi-heure avec 100 000 € de plus. À l’instant où elle pose la main sur la poignée de la porte et qu’elle ouvre, où sont les 100 000 € ?
Jeu de société
Un court métrage du collectif « Les Parasites ». L’histoire d’un jeune homme qui débarque dans une famille où l’on joue traditionnellement à un jeu de société sans fin, une sorte de Monopoly mais avec des règles très très spéciales (et pas toujours très claires).
Un petit film bien réalisé et assez prenant, qui nous donne encore une fois une vision acerbe de l’organisation économique et politique mondiale… j’aime beaucoup la conclusion, qui ne dit pas nécessairement que toutes les alternatives sont mieux, mais qu’on a en tout cas confisqué toutes les alternatives…
Je crois qu’on ne vous a pas très bien expliqué, on n’a pas été clairs depuis le début : appartenir à cette famille, ça veut dire faire partie du jeu. Vous comprenez ?
J’ai pas voté
Dans le contexte actuel, ça me semble pertinent de (re)voir ce film. Un documentaire qui tente de comprendre pourquoi l’abstention monte petit à petit depuis des années. Très instructif, à montrer à toutes les personnes qui crachent sur les abstentionnistes et se gargarisent des vertus du vote (qui n’a en fait pas grand chose de démocratique).
C’est joliment réalisé, il y a pas mal d’intervenants intéressants et ça remet quelques pendules à l’heure : par exemple sur le fait que la Révolution Française de 1789 était avant tout une révolution bourgeoise et qu’elle a installé avant tout le pouvoir de cette haute bourgeoisie (qui perdure toujours aujourd’hui). Et encore une fois, ça parle un peu des solutions envisageables (tirage au sort, déprofessionnalisation de la politique, etc.).
Au milieu de la Révolution Française, il y a un petit texte de l’abbé Sieyés qui dit à un moment donné : « les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. »