Oui, le travail disparaît
Je m’intéresse assez peu aux primaires des différents partis (le fait qu’elles soient peu intéressantes doit jouer, je ne sais pas). Par contre j’en entends parfois quelques échos. Cette année, par exemple, il semble que certains tentent enfin timidement de s’attaquer à ce problème qu’est l’aliénation à l’emploi (savamment renommée « valeur travail » dans les hautes sphères). Bon, très timidement, hein. Et puis pas d’inquiétude, les chiens de garde sont toujours là pour maintenir l’ordre établi.
Mais puisque pour une fois, on parle de quelque chose qui a un peu de sens, allons-y.
Oui, le travail disparaît
💡 Hier, lors d'un énième débat d'un énième parti de droite, un individu que je préfère ne pas identifier a soutenu la position suivante :
Une position visiblement défendue par la majorité des éditorialistes présents enracinés là depuis 30 ans.
⚠️ Je précise d'emblée que je n'ai aucune sympathie ni pour cette personne ni pour le candidat d'en face, ni pour les autres partis – ni même pour le système dit « représentatif » basé sur le vote, pour ce que ça vaut.
Cette précision étant faite, je trouve ça fabuleux que des types encravatés, diplômés et tout, se demandent si peut-être, dans un avenir lointain, le travail va disparaître à cause de l'automatisation des tâches.
Alors que ça fait juste des décennies que ça a commencé.
▶️ Les ouvriers qui ont vu leur chaîne de production remplacée par une machine sont heureux d'apprendre que le travail ne disparaît pas.
▶️ Les équipes comptables réduites à un type qui a juste à gérer un logiciel de compta sont heureuses d'apprendre que le travail ne disparaît pas.
▶️ Les caissières remplacées par des caisses automatiques qui ne requièrent qu'un surveillant pour six caisses sont heureuses d'apprendre que le travail ne disparaît pas.
Le truc, c'est que pour l'instant, l'automatisation détruit surtout le travail des classes populaires (ouvriers en première ligne).
Du coup, il n'y a rien d'étonnant à ce que les apparatchiks des partis politiques et des médias ne s'en rendent même pas compte.
⚠️ Mais ça, ça va vite cesser d'être le cas. Déjà, un exemple concret : tous les secteurs touchant aux transports routiers sont menacés par les véhicules automatiques (et ça en fait, du monde).
À terme, les métiers non-manuels sont aussi menacés. Même les métiers créatifs.
On fait déjà des programmes qui savent écrire des symphonies…
▶️ Et le pire dans tout ça, c'est que c'est exactement ce qu'on essaie de faire ! Même les secteurs qui ne sont pas directement détruits par des robots nécessitent moins de monde simplement parce qu'avec la technique, on augmente la productivité et donc on réduit la force de travail nécessaire !
✷ Oui, je sais, j'ai dit la même chose dans Panique algorithmique.
Oui, c'est-à-dire qu'à un moment donné, il va falloir avoir une conversation pas très agréable sur ce truc qui s'appelle le partage des richesses.
💡 Des idées pour que la raréfaction du travail cesse de générer une concentration des richesses dans des poches de moins en moins nombreuses, il y en a : la réduction du temps de travail, le revenu universel, le salaire à vie, etc.
On ne sait pas si elles marcheront, par contre on sait avec de plus en plus de certitude que le système actuel ne marche pas.
⚠️ Dans tous les cas, imaginer que peu importent les avancées techniques, on pourra constamment faire travailler 90 % de la population active à 40 heures par semaine (et à en foutre plein la gueule aux 10 % qui restent au passage), ce n'est pas juste pas souhaitable, c'est aussi idiot.
Et que les types qui imaginent ça soient présentés comme les candidats « réalistes », ça en dit long.
▶️ Le plus dur, ce sera de déconstruire toutes ces idées tellement rabâchées par les médias et les politiciens qu'elles deviennent intégrées par une population qui en souffre pourtant tous les jours…
Et simplement, d'essayer deux secondes de prendre en main notre façon de considérer le travail au lieu de la subir.

Des bandes-dessinées politiques. J’y donne mon opinion à la subjectivité assumée, à grand renfort de caricature et de satire. Le mot « fourche » est un symbole de contestation et de révolte contre les pouvoirs en place (politiques mais aussi médiatiques).
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Grise Bouille, 10 ans de blog — Recueil de bandes dessinées mêlant humour, vulgarisation scientifique et satire politique.

Grise Bouille, Tome III — Recueil de bandes dessinées mêlant humour, vulgarisation scientifique et satire politique.
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