Dragon & fine aigrette
Aujourd’hui, une BD inspirée d’une blague (très courte). Les copains de Framasoft la reconnaîtront comme celle qui est répétée à chaque nouvel arrivant dans l’asso (encore que la tradition se perde ces derniers temps). Comme précisé en haut de la BD, je n’en ai pas retrouvé la source (possible qu’il n’y en ait pas de connue), si vous l’avez, je suis preneur 🙂
Dragon & fine aigrette
Cette histoire est inspirée d'une blague dont l'origine se perd dans les tréfonds de l'humour et des bons mots. Si quelqu'un la connaît avec plus de précision, qu'il n'hésite pas à me faire signe. Merci.
📜 Il était une fois dans un royaume lointain, un affreux dragon qui terrorisait tous les habitants.
Le royaume se désolait à chaque attaque du dragon et le roi, assailli par les plaintes du peuple qui souffrait, fut obligé d'agir.
▶️ Il décida de convoquer les meilleurs chevaliers, les plus grands héros, les plus vaillants paladins, les plus…
Ahem.
Je disais donc…
▶️ Le roi organisa une sorte de concours : celui qui réussirait l'exploit de tuer le dragon aurait une récompense !
▶️ La récompense était à la hauteur du défi : la main de la fille du roi, réputée pour être la plus jolie des princesses du royaume (après, vu qu'y'en avait qu'une, je ne suis pas sûr que le compliment fût si flatteur que cela, m'enfin c'que j'en dis…).
Les chevaliers accoururent pour tenter d'occire la bête hideuse.
Pour décrire le résultat de leurs tentatives, je ne puis résister à l'envie d'utiliser une expression assez imagée mais qui, pour une fois, est à prendre à la fois littéralement et métaphoriquement :
Ils se sont fait fumer.
💡 Et puis, un jour, un nouveau chevalier arriva. Il ne payait pas de mine du haut de son mètre quarante, habillé d'une armure trop grande et coiffé d'une fine aigrette qui volait au vent…
▶️ De fait, lorsqu'il se présenta à la cour du roi, on lui fit comprendre qu'il était bien gentil, qu'ici on aimait bien rigoler mais qu'on n'avait pas que ça à faire et qu'il serait bien urbain de laisser les vrais bonhommes causer sérieusement.
Le petit chevalier passa outre les moqueries et exposa sa stratégie.
Malgré les railleries, le voilà qui se lance à l'assaut du dragon* !
Il commence par rendre grâce à Dieu, pieux comme il est…
✷ Notez le passage au présent de l'indicatif pour accentuer le côté dynamique de l'action. Quelle maîtrise de la langue, c'est incroyable. Vous vous rendez compte que je suis bourré de talent ou pas ?
Puis il s'élance ! Il court, il court, rapide comme l'éclair avec sa fine aigrette qui vole au vent.
Il esquive les flammes et fait tournoyer sa fronde…
ET IL TIRE !
Et manque lamentablement la cible…
Mais le petit chevalier ne se laisse pas démonter en dépit de l'air goguenard des spectateurs.
Il rend grâce à Dieu puisqu'il est très pieux…
Il court, il sprinte, déterminé et véloce avec sa fine aigrette qui vole au vent.
Il danse entre les flammes et fait voltiger sa fronde…
ET IL TIRE !
Et manque lamentablement la cible…
Mais le petit chevalier ne perd pas ses moyens, nonobstant le persiflage des spectateurs.
Étant naturellement Dieu, il rend grâce à pieux.
Il court vachement vite, tout ça, avec sa fine aigrette qui vole au vent, enfin vous avez compris l'idée quoi…
Il fait tournoyer sa fronde et lui-même (respectivement dans sa main et entre les flammes)…
ET IL TIRE !
La pierre va se loger directement entre les deux yeux du dragon qui tombe raide mort.
▶️ Le chevalier, victorieux, retrouva son honneur bafoué, le royaume son calme, le peuple sa sérénité, le roi sa légitimité et le récit son passé simple.
▶️ Il épousa la princesse, ils vécurent heureux (enfin, lui en tout cas) et eurent beaucoup d'enfants (sportifs et pieux, cela va sans dire).
La paix revenue, plus jamais le royaume ne connut de troubles et le surnom du chevalier qui l'avait un jour libéré du terrible dragon par son athlétisme et sa piété resta gravé dans la pierre :
L'athlète dévot à la fine aigrette.
🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome II.