Chez les Grecs II. Égée, roi médiocre

Publié le 3 décembre 2024 par Gee dans Comic trip

Je sais, j'avais annoncé une BD en plusieurs épisodes en mai… et je vous laisse sans nouvelles jusqu'au mois de décembre. Comme c'est un véritable scandale, je me permets d'interrompre momentanément la diffusion de La Chaîne Météore pour vous offrir enfin un deuxième épisode.

Promis, l'épisode III mettra moins de temps à sortir (je sais, la barre est pas bien haute).

Chez les Grecs II. Égée, roi médiocre

📜 Tout commence lorsque Pandion, roi d'Athènes, se fait chasser du pouvoir par son oncle Métion, et s'exile donc à Mégare… ou il devient roi.

Pandion dit : « Je suis une sorte de Manuel Valls à l'envers : moi aussi, quand il s'agit d'avoir le pouvoir, je bouffe à tous les râteliers. Sauf que moi, ça marche. Mais je Mégare. »

📜 Sa femme Pylia et lui ont quatre garçons : Égée, Pallas, Nisos et Lycos.

Pandion remarque : « J'espère que le dernier n'est pas un chien… » Pylia : « Mais c'est dégueulasse ! Tu me prends pour qui ? » Pandion : « Tu veux que je te rappelle comment est né le Minotaure* ? »

Voir le précédent épisode de Chez les Grecs (en ayant l'estomac bien accroché).

📜 Après la mort de Pandion, les quatre frangins décident d'attaquer Athènes pour récupérer le trône. Et comme Égée est l'aîné, c'est lui qui monte dessus.

Le smiley : « Bah faudrait savoir, c'est Égée ou Énée ? » Gee, blasé : « Égée. Énée, c'était le premier fils de Anchise, donc l'aîné. Ben Égée, c'est pareil, c'est l'aîné. »

Le peuple d'Athènes vient donc de se fader deux guerres aller-retour, celle du tonton qui chasse le père, puis les mômes du père qui reviennent chasser les mômes du tonton.

Mais ça va, c'est pas un peuple rancunier.

Le peuple : « Oooh, GG*, Égée, t'as géré. » Égée pense : « C'est vraiment pas les flèches les plus affutées du carquois… »

« Good Game. »

Les frangins ne sont pas en reste…

Égée : « Nisos, je te laisse Mégare. » Nisos : « Celles du Monopoly ? » Égée : « Mais non, la ville, ducon ! » Nisos : « Ah. » Égée : « Les autres, on va se partager le territoire de l'Attique, on n'est pas des bêtes. » Pallas : « Attique attique attique ? » Le smiley : « AYAYAYE ! »

📜 Dans la foulée, Pallas a 50 gamins qu'il appelle « les Pallantides » : certes, ça fait un peu égocentrique, mais quand t'as assez de gosses pour monter un petit orchestre symphonique, autant lui donner un nom.

(L'histoire ne dit pas combien de femmes ont participé, mais pour atteindre un chiffre comme ça, faut paralléliser, y'a pas le choix.)

Pallas, au lit avec une de ses femmes : « Alors, chérie, pas lasse ? » La femme : « Hélas… »

📜 Lycos, quant à lui, en profite pour monter un moteur de recherche et racheter Caramail et Multimania, avant de les merdifier méthodiquement et de tout foutre à la poubelle ensuite.

Gee regarde ses papiers : « Mince, je me gourre dans mes notes. C'est un morceau de chronique radio sur le web des années 2000 qui vient de s'incruster dans cettte BD. Veuillez m'excuser. »

Encore une fois, on pourrait donc se dire que tout est bien qui finit bien, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants (mais alors beaucoup BEAUCOUP — BEAUCOUP TROP, même)…

Youpy youpy, tralala, youpla.

⚠️ Mais comme dans la mythologie grecque, on n'aime rien tant que la trahison (enfin, à part l'inceste et la zoophilie bien sûr), Égée chasse ses frangins du royaume d'Attique pour le garder pour lui tout seul.

Pallas déclare : « Aaah, l'hégémonie d'Égée que j'honnis ! » Lycos : « C'est vrai ça, elle est jaunie la jeulesse. » Pallas : « Tchhht ! Couché, Lycos. »

📜 Égée se marie alors avec Meta, anciennement connue sous le nom de Facebook et rassemblant également Instagram et WhatsApp.

Gee s'énerve derrière ses notes : « P##N DE NOTES MÉLANGÉES DE SA MÈRE ! » Le smiley : « Tu t'égares, Gee. Et pas à Mégare, là. »

📜 Malheureusement, Égée n'arrive pas à faire de môme à Meta. Comme dans la mythologie grecque, la seule chose qu'on préfère à la trahison, l'inceste ou la zoophilie, c'est pondre des mômes par paquet de 12, il la répudie et épouse Chalciope en seconde noce.

Sauf qu'il n'arrive pas à lui faire de môme non plus, et du coup il va consulter l'oracle de Delphes.

Égée : « Dites, ça fait deux fois que je tombe sur des nanas infoutues de me pondre un héritier, c'est une malédiction ou quoi ? » La Pythie répond : « Et vous avez pas remarqué un facteur commun entre les deux expériences ? » Égée : « C'est-à-dire ? » La Pythie : « C'est-à-dire que quand on a les spermatozoïdes qui savent pas nager, c'est pas une Pythie qu'il faut consulter, hein… »

Évidemment, j'ai simplifié le dialogue. En vrai, la Pythie, qui aime bien faire des prédictions vagues pour capitaliser à fond sur l'effet Barnum, dit à Égée :

Elle dit, l'air halluciné : « Tu ne dois en aucun cas délier le col de ton outre gonflée de vin avant d'avoir atteint le plus haut degré d'Athènes. » Égée : « J'ai rien pigé à part “outre à vin” et “haut degré”. J'en déduis qu'il faut que je picole un bon coup. »

📜 Ivre, il couche avec Éthra, la fille du roi de Trézène.

Au pieu, Égée est bourré et dit : « Alors, heureuse ? T'es très zen, hein ? Mouarf mouarf, t'as compris ? T'as compris la blague, hé ? Hein, machine ? Oh ? » Éthra, visiblement frustrée : « C'était super. »

📜 Passablement frustrée par cette relation fort décevante, Éthra va immédiatement se consoler dans les bras de Poséidon.

Et lui, je vous rappelle qu'on l'appelle l'Ébranleur de la Terre, donc autant vous dire qu'au pieu, c'est autre chose qu'un fils à papa mou-du-chibre avec 2 grammes dans le sang.

Au pieu, c'est Éthra qui est très satisfaite : « Alors, heureux ? Là, on est poséééés, dis donc… » Poséidon, un peu blasé, répond : « C'était mortel. » Il pense : « Ah, ces mortelles… »

Bref.

📜 Quand neuf mois plus tard, Éthra met au monde un enfant, difficile donc de savoir qui est le père.

La sage-femme : « Alors comme ça, ça pourrait être un demi-dieu, le petit ? » Éthra : « Chhhhhht ! Taisez-vous ! » La sage-femme : « Thésée ? C'est joli comme nom ! »

(Mais laissons Thésée tranquille pour l'instant, nous y reviendrons dans un prochain épisode.)

📜 De retour à Athènes, Égée décide d'organiser des festivités incluant une compétition sportive : les Panathénées.

(Sans doute histoire d'acheter la paix sociale d'un peuple qui en a un peu ras-la-couenne de supporter un roi aussi médiocre.)

Égée : « Bon ça va, les pue-le-crottin ? On est contents, là ? » Le peuple, turbo-blasé : « Oh ouiii, vive notre roi Égée, qu'il est trop bien, c'est le meilleur, hourra. » Égée : « Si ça vous suffit pas, je vous fais un Grand Débat ou une Convention Citoyenne, vous allez être bien feintés. »

📜 En Crète, le bon roi Minos, que nous avions suivi dans l'épisode précédent, décide d'envoyer son fils Androgée participer à la compétition.

Androgée arrive, tout fier : « J'ai un peu grandi, mais vous vous souvenez de moi ? Je suis le frère de Glaucos, Ariane, Phèdre, Xénodicé, Catrée, Acacallis et Deucalion ! » Gee est à côté.

Androgée poursuit : « … et demi-frère du Minotaure ! Vous vous souvenez ? » Gee fait une drôle de tête.

Même image, mais Gee dégueule dans un seau : « BLEEEUUUARRRRRRG ! »

Il se retourne, du vomi aux lèvres, et répond : « J'aurais préféré oublier. »

📜 Je vous la fais courte, mais en gros : Androgée poutre absolument tout le monde et remporte les jeux des Panathénées.

Androgée marche victorieux avec une coupe à la main : « C'est l'apogée d'Androgée ! Vive moi ! » La foule crie : « Andro ! Andro ! Ça c'est fort de fruit ! » Le smiley, dépité : « On baisse, sur les références culturelles… »

📜 Égée n'est pas très content du résultat et décide de se venger en lui tendant un piège.

Infidèle, traitre, violent, alcoolique et maintenant mauvais joueur : pardonnez-moi l'expression, mais Égée, c'est vraiment une raclure de fond de chiotte.

Égée : « Hé, André-Joe ! » Androgée : « Androgée. » Égée : « Ouais voilà. Je suis sûr que t'es pas cap d'aller buter le taureau de Marathon. » Androgée : « Mais pourquoi j'irais faire ça ? »

Égée : « Euuh, bah parce que… euh… parce qu'il a baisé ta mère* ! » Androgée s'énerve soudain : « KESTA DIT, LÀ, WESH ?! J'vais me le faire, ce bâtard de taureau d'ses morts ! » Le smiley : « C'est du Homère dans le texte, évidemment. »

Techniquement, c'est exact (encore une fois, se référer à l'épisode précédent). Et je sais ce que vous allez dire : si Androgée savait que le Minotaure était son demi-frère, il aurait dû très logiquement en conclure que le taureau en question avait batifolé avec sa môman. Mais l'éducation sexuelle dans la Grèce Antique, c'était pas encore ça. Il avait peut-être pas fait le rapprochement.

📜 Androgée va donc tenter de tuer le taureau de Marathon…

Sauf que buter 700 kilos de muscles et de gras — engendré par Poséidon, au passage, je le rappelle —, c'est autre chose que de lancer des disques ou des javelots en sandalettes.

Et donc évidemment, Androgée ressort du combat les deux pieds devants (enfin, en l'air, mais devant, quoi).

Le taureau encorne Androgée : « YAAAAAARRGGHHHHHH ! » Le smiley : « Olé ! »

💡 Comment Minos va-t-il réagir en apprenant la mort de son fils ? Égée s'en sortira-t-il si facilement ?

Nous verrons cela dans un prochain épisode de « Chez les Grecs » !

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 02 décembre 2024 par Gee.

Publié le 3 décembre 2024 par Gee dans Comic trip

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