L’analogique, c’est magique
Cet article est plus une éloge de l’analogique plus qu’un véritable article de vulgarisation… mais c’est la suite de celui qui parlait de numérique, alors ça me semblait normal de le ranger dans cette catégorie.
L'analogique, c'est magique
La dernière fois, je vous avais raconté pourquoi le numérique était une technologie fantastique, par opposition aux technologies analogiques et à leurs défauts inhérents.
Aujourd'hui, je vais pourtant vous expliquer pourquoi, malgré tout…
J'adore les technologies analogiques.
Je trouve qu'il y a quelque chose de beau, de presque poétique dans l'ingéniosité développée par l'être humain pour fixer ce qu'il perçoit sur des supports physiques.
💡 Imaginez-vous la scène suivante :
Le disque audio était né !
Bien sûr, je romance un peu, ça ne s'est sans doute pas passé exactement comme ça.
N'empêche, un disque vinyle, ça n'est jamais que la gravure de l'onde audio enroulée autour d'un axe, parcourue par une tête de lecture reliée à un système d'amplification. Et ça, c'est un peu magique.
Ça fait partie des raisons pour lesquelles j'adore les vinyles.
✷ Voir Une pinte de compression.
💡 Non, je crois que ce qui me plaît, c'est ce que l'objet est en lui-même : une empreinte physique de la musique, tout simplement.
Tout le rituel de réglage de la vitesse de lecture, du placement de la tête de lecture, etc., rend très tangible et très perceptible le mécanisme même qui produit le son. Beaucoup plus qu'un CD ou un fichier audio qui nécessitent des systèmes d'encodage/décodage numérique et dont le mode de stockage est complètement décorrélé du fait que ce soit un son.
✷ En vrai, ça a quand même été tenté, sans beaucoup de succès.
▶️ Ce qui est aussi fascinant, c'est à quel point le support peut façonner l'art, ce qui explique que la plupart des disques des années 70 faisaient dans les 40 minutes et des brouettes, durée standard sur un disque 33 tours LP.
(LP = long play, terme encore utilisé pour les albums actuels même s'ils ne sont plus conçus autour du vinyle.).
Alors bien sûr, j'ai des gigas et des gigas de musique en format numérique sur un disque dur.
Mais j'aime aussi, de temps en temps, jouer un disque vinyle, comme ça, pour le plaisir.
💡 Dans le même ordre d'idée, je fais des tonnes de photos avec des appareils numériques (dédiés ou embarqués dans le téléphone), mais j'aime aussi, de temps en temps, faire des photos en argentique.
Le simple fait qu'un appareil argentique de base (sans flash ou automatisme intégré) soit entièrement mécanique, sans la moindre trace d'électricité à l'intérieur, à l'ère où les batteries se sont décuplées autour de nous, ça a quelque chose de fabuleux.
En ajoutant à cela le développement, qui est principalement de la chimie, on peut faire de la photo sans aucune source d'électricité !
▶️ Là encore, la technique développée et la physique mise en jeu ont quelque chose de magique.
La technique reste similaire dans un appareil numérique, même si cette fois ce sont de petites cellules photosensibles qui génèrent des pixels de la bonne couleur dans un format numérique.
⚠️ Notons une petite originalité du français qui utilise le mot « argentique » à cause de la composition physique (avec de l'argent) des pellicules, là où la plupart des autres langues parleront simplement de photographique analogique.
💡 Un dernier point qui m'amuse aussi : je suis un grand fan de la science-fiction de la seconde moitié du XXe siècle (Isaac Asimov, Philip K. Dick, etc.). Et ce qui est rigolo, c'est que comme le numérique n'était pas encore répandu à l'époque, les récits parlent souvent d'un futur rempli de très hautes technologies… analogiques.
Qui sait ? Si nous n'avions pas inventé le numérique tout en ayant par ailleurs continué à consolider les autres techniques, notre monde serait sans doute un poil différent…
🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome IV.