Le premier publicitaire

Publié le 18 décembre 2019 par Gee dans Comic trip, GBBU
Inclus dans le livre Grise Bouille, Tome IV

Nouvel épisode de la série d’humour d’extrême-gauche décomplexé Grease Boy Bullshitgraphic Universe ! Épisodes précédents :

  1. Les héros du réchauffement

  2. Les preux chevaliers

Le premier publicitaire

Un ouvrier devant un panneau publicitaire « Obezina » dit : « Et voilà l'travail, patron ! L'installation de votre panneau est terminée, ça devrait fonctionner, maintenant… » Un publicitaire ému aux larmes répond : « Raaaaah, quelle beauté ! Maintenant les gens auront la preuve en 20 millions de pixels en éclairage maximum 24H/24 qu'il FAUT boire Obezina ! C'est si beau que je vais devoir changer de slip. » Il murmure : « Un Obezina, et ça repart. »

Dans une explosion arrivent Pierrot, le lapin des comptines et Cliff Hanger : « HALTE ! BRIGADES VERTES ! MAINS EN L'AIR ! »

Le lapin dit : « Pierrot, dégomme-moi cette saloperie de panneau ! Cliff, couvre-moi pendant que j'm'occupe de l'autre saligaud ! » Cliff : « Pas de problème, lapin ! » Pierrot s'approche avec un maillet. Le publicitaire est stupéfait et s'écrie : « De kouwa ?! » Il murmure : « Buvez Obezina. »

Le lapin s'adresse au publicitaire : « Ahem… En tant que porte-parole des Aprejdeurs, association loi 1901, je vous annonce que l'objet de l'association a été défini cette année ainsi : “combattre les problèmes environnementaux et le réchauffement climatique”. » Le publicitaire : « Hein ? Mais… ! » Il murmure : « Vous n'imaginez pas tout ce qu'Obezina peut faire pour vous. » Pierrot explose le panneau à coup de maillet sous l'œil de l'ouvrier qui proteste : « Hééé ! »

Le lapin poursuit : « J'vous la fais courte, mais en gros, l'un des corollaires de cet objet est de mettre fin à la surproduction/surconsommation de merdes inutiles… Le corollaire de ce corollaire étant « pendre le dernier publicitaire avec les tripes du dernier actionnaire », vous êtes l'heureux gagnant du tirage du jour. » Le publicitaire s'exclame en panique : « De KOUWA ?! » Le lapin précise : « Bon, vous, vous avez de la chance, vous êtes le premier. » Le publicitaire murmure : « Obezina, la boisson des héros. » Pierrot s'adresse à l'ouvrier : « Désolés pour le panneau, on va vous dédommager pour la main d'œuvre. »

Le publicitaire se défend : « Mais j'suis pas reponsable des problèmes écologiques ! C'est pas d'ma faute si les gens polluent ! » Le lapin répond, bras croisés : « Polluent en achetant les merdes que vous promouvez dans vos campagnes. » Le publicitaire murmure : « Obezina, just do it. » Pierrot donne sa carte à l'ouvrier en souriant : « Tenez mon brave, c'est la carte de notre syndicat auto-géré. Passez nous voir, à l'occaz ! Demandez Nounours ! »

Le publicitaire nie en bloc : « On leur met pas le couteau sous la gorge ! Et le libre arbitre, hein ? » Le lapin remarque : « Et le panneau débile qu'on vient de défoncer ? Niveau pollution, c'est neutre ? Et il consomme autant que combien de foyers en combien de temps, déjà ?  » Pierrot, blasé : « Ça casque des milliards en recherche sur la manipulation des pulsions humaines et ça vient se cacher derrière le libre arbitre… Le mec a plus de cran qu'un engrenage, quoi… » Le publicitaire murmure : « Obezina, à fond la forme. » Cliff tient le publicitaire en joue avec son flingue et fait signe à l'ouvrier qui s'en va : « À bientôt, camarade ! »

Le publicitaire agite les bras : « Le panneau c'est un GAIN d'énergie ! Vous ne vous rendez pas compte de ce qu'on économise en papier pour les affiches, en colle, en déplacement de technicien… » Pierrot, les yeux au ciel : « J'ai pas les chiffres, mais je serais pas étonné que vous vous foutiez de nos gueules. Faut dire que c'est votre boulot, d'où la suspicion. » Le lapin renchérit : « Ouais, et pi sinon on pourrait aussi arrêter la pub tout court. C'est encore mieux, comme gain d'énergie, en plus d'améliorer le paysage… » Le publicitaire murmure : « Obezina, parce que vous le valez bien. »

Le publicitaire s'énerve en se tapotant la tête pour signifier la folie : « Arrêter la pub ?! Mais vous vous rendez compte du nombre d'emplois en jeu ? Et la croissance, hein ? Vous y avez pensé, à la croissance ? » Le lapin rigole : « Le mec à deux doigts de comprendre le problème. Et le fait qu'il en fasse partie. » Le publicitaire murmure : « On se lève tous pour Obezina. » Pierrot tire la langue en remarquant : « Punaise, j'ai la gorge sèche, moi ! »

Le publicitaire prend ses grands airs : « Votre idéologie est totalitaire ! Si les gens ne veulent plus de pub, qu'ils arrêtent d'acheter nos produits et ce sera les entreprises sans pub qui gagneront, hein ! Libre marché, offre/demande, alléluia hare krishna allahu akbar merci au revoir messieurs-dames. » Le lapin, blasé, bras croisés : « Ouais, alors pour info : on n'a pas renversé la monarchie absolue en la boycottant. Ce sera le même tarif pour le capitalisme. » Le publicitaire murmure : « Il est fou, Obezina, il est fou. » Pierrot se gratte le menton en disant : « J'me boirais bien une boisson fluo ultra-saturée en sucres. »

Le publicitaire pète un plomb et se met à baver en hurlant : « Maiiieuuuuh libre arbiiiitree gneeu libre marchéééé rrarhhrrr libre croissaaaaanncce maaaain invisiiible youloulouloulou ! » Pierrot : « Ah, ça y'est, il a pété une bielle. Et moi j'ai la bouche plus pâteuse que le chien de Pavlov. » Le lapin s'en va en disant : « Bon bah écoutez, on aurait bien discuté un peu plus, mais c'est vrai qu'il se fait soif. Du coup on va vous laisser avec le libre arbitre de l'ami Cliff. » Le publicitaire murmure : « Obezina, drink different. »

Cliff se présente en souriant : « Coucou. Mon nom est Hanger. Cliff Hanger. Détail cocasse : c'est aussi ma profession. » Le publicitaire murmure d'un air gêné : « Obezina, à rugir de plaisir… ? »

TOUBI CONTINIOUDE…

(Bah oui, forcément…)

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 13 décembre 2019 par Gee.

Publié le 18 décembre 2019 par Gee dans Comic trip, GBBU

🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome IV.

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