Bobologie aux urgences (1/3)
Voici le début d’une BD en trois parties, et qui va causer bobologie, urgences… mais plutôt d’un point de vue très personnel, pour changer un petit peu 🙂
Bobologie aux urgences (1/3)
💡 En ce moment, on parle de l'instauration d'un forfait payant pour les passages aux urgences ne menant pas à une hospitalisation.
Bon.
Pour une fois, je ne vais pas vous faire un article qui beugle sur le capitalisme triomphant qui détruit nos biens communs.
Aujourd'hui, exceptionnellement, je vais vous parler de moi.
En particulier, d'une histoire personnelle dont je n'ai jamais parlé publiquement auparavant…
💡 Il y a de ça 10 ans 14 ans (la vache, ça file), à l'automne 2006 donc, j'étais jeune bachelier en classes préparatoires dans la jolie ville de Nancy.
Un jour, je suis pris de maux de ventres. Une sorte de douleur diffuse, légère mais permanente, accompagnée de crampes régulières et extrêmement douloureuses.
Comme je le découvrirais plus tard, à l'hôpital, on vous demande régulièrement de quantifier votre douleur entre 0 (aucune douleur) et 10 (pire douleur que vous puissiez imaginer – oui, c'est un peu subjectif mais on peut difficilement faire mieux), je vous fais donc le graphique :
⚠️ Avertissement : à partir de maintenant, cet article va régulièrement tourner autour du système intestinal, digestion, selles, etc. Si vous êtes sensibles à ces sujets ou facilement sujets à l'écœurement, n'hésitez pas à aller lire autre chose.
Pour celles et ceux du fond qui n'auraient pas compris : on va causer côlon/caca/chiasse, et j'ai pas l'intention de faire dans la poésie pour les termes employés.
▶️ Je reprends : ces maux de ventre sont accompagnés d'une forte sensation de constipation, mais lorsque je vais aux toilettes, j'ai plutôt un truc proche d'une diarrhée. Pas grand-chose qui sort, mais c'est liquide, quoi.
Déjà, c'est top, comme symptômes à expliquer quand je me rends à la médecine scolaire – oui, la prépa, c'est dans un lycée.
Bref, je rentre me reposer avec du Spasfon.
Pendant la journée le problème persiste : j'ai la sensation d'avoir un truc énorme à démouler (j'avais prévenu pour le vocabulaire) mais qui ne passe pas, et j'ai que de la flotte (en petite quantité) qui passe.
▶️ Le lendemain matin (il me semble, les souvenirs sont pas nets), c'est passé. Plus rien, plus mal au ventre.
Et une grosse victoire :
Du coup, bien content, j'oublie et je passe à autre chose.
Sauf qu'au cours des années suivantes, le phénomène va se répéter… de temps en temps.
En général, ça finit par passer après la nuit, parfois ça persiste un ou deux jours de plus.
⚠️ Je n'arrive pas à identifier de facteur déclencheur : ça m'arrive à des périodes où j'ai une alimentation saine comme à des périodes de malbouffe/excès/fêtes, ça m'arrive pendant des périodes de stress comme pendant des périodes tranquilles, etc.
Je finis par « apprivoiser » le mal : lorsque je sens les premières douleurs, je me mets en repos, j'essaie de dormir et, en général, ça passe assez vite.
Avec le recul, je ne sais pas exactement pourquoi je ne suis jamais allé voir un médecin. Il y a sans doute un peu de tout ça :
Presque 10 ans passent avec ce problème qui m'accompagne, et toujours un petit stress dès qu'un début de mal de ventre se déclenche : est-ce que c'est une nouvelle crise ? Est-ce que je vais encore me tordre de douleur dans mon pieu toute la journée ?
▶️ On arrive à un certain soir du 13 novembre 2015, je suis dans un avion qui me mène en Angleterre pour ma première semaine de congés depuis que je suis salarié dans l'entreprise que j'ai intégrée quelques mois plus tôt.
Sauf que pas de bol, une nouvelle crise a commencé peu avant le décollage.
À l'atterrissage, on apprend le massacre du Bataclan et des terrasse à Paris, on passe devant Tower Bridge illuminé bleu/blanc/rouge, ambiance surréaliste, et moi avec mon sale bide qui me fait vivre l'enfer.
J'essaie de me dire que ça va passer, mais le lendemain, le mal est toujours là.
Et le surlendemain aussi.
J'essaie de me reposer.
Sauf que les vacances étaient censées être un roadtrip pour visiter un peu le pays : on devait faire un circuit par Oxford, Bristol, Cardiff, Liverpool, York et Cambridge.
Pour le repos, on repassera.
▶️ On arrive à Oxford où je voulais visiter la Jericho Tavern, bar mythique où Radiohead a donné son tout premier concert lorsqu'ils étaient encore tout jeunots… Finalement, après 5 jours de maux de ventre de plus en plus intenses et d'absence totale de selles, ce sont les urgences que je me décide (enfin) à visiter.
Je vous avoue qu'avec la réputation que se tapent les hôpitaux britanniques, je suis pas hyper serein en arrivant à l'hôpital d'Oxford.
Au moins, pour passer le temps dans la salle d'attente, j'ai une chaîne d'information continue.
Le personnel est adorable avec moi.
Je ne sais pas si c'est parce que je suis un étranger, parce que je suis français en ce mois de novembre 2015, ou simplement parce que le personnel est adorable par défaut.
Mais mine de rien, ça me fait du bien de me sentir pris en charge.
▶️ On me fait donc un scanner. Quelques minutes plus tard, l'origine de ces maux de ventre, un mystère inquiétant et vieux de presque 10 ans pour moi, est révélée…
Vous pouvez maintenant lire la suite !
🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome V.