Harry Potter : pourquoi je hais les films
Je vous avais prévenus, la dernière fois, on va parler des films Harry Potter. Et pas en bien. Ça tombe sous le sens, mais je le précise : ceci n’est que mon opinion. Vous avez le droit d’aimer les films, ça m’est a priori complètement égal.
Au passage, j’ai encore éclaté mon record de longueur d’image…
Harry Potter – Pourquoi je hais les films
💡 Les romans Harry Potter font partie de mes livres préférés. J'ai commencé à les lire en 6e – les trois premiers étaient parus – et les ai finis pendant ma prépa. Autant dire que j'ai grandi avec.
(Pour la petite histoire, j'ai fini à 7h du mat' mais ça valait le coup.)
Mais je déteste les films.
Vraiment.
Déjà, je n'ai jamais pu piffrer Daniel Radcliffe.
Ne me demandez pas pourquoi, je le trouve foncièrement antipathique.
(Non, c'est à peine mieux en V.O.)
Beaucoup crient au scandale pour toutes les scènes coupées.
Ça ne me dérange pas tant que ça.
Les bouquins sont hyper-denses. Les adapter entièrement en films de 2 heures, c'est impossible.
⚠️ Non, ce qui me gêne, c'est la façon de trahir littéralement tout ce qui est, pour le coup, adapté à l'écran.
Comme cette fameuse scène de la Coupe de Feu :
Dans le film, ça donne ça :
Encore une fois, dans l'absolu, je me fous que la scène du livre soit modifiée.
Mais juste…
Dumbledore crie sur Harry.
Réfléchissez. Repensez au Dumbledore du bouquin.
Et relisez cette phrase :
Dumbledore crie sur Harry.
▶️ Le Dumbledore du bouquin est excellent justement parce qu'il est calme en toute circonstance. C'est pour ça qu'il est rassurant, qu'il est impressionnant.
Hollywood nous a servi le cliché du vieux sage de la seule manière qu'il sache le faire :
On pourrait aussi parler de cette fameuse scène du tome 4 où Barty Croupton fait condamner son fils Mangemort. Pour situer, Croupton est un politicien calculateur, un homme dur qui a peur de voir sa carrière entachée par un fils infréquentable. Ça se passe à peu près comme ça :
💡 Bien sûr, dans le bouquin, malgré cette scène, le père reste dans le camp du bien et le fils reste un fumier (parce que tout n'est pas noir ou blanc dans la vie).
Seulement, c'était sans doute trop subtil pour Hollywood.
Du coup, au cinéma, nous avons eu ça :
Et puis pour moi le pire, ça reste Voldemort.
Voldemort, putain…
⚠️ Alors déjà, moi, dans ma tête, ne me demandez pas pourquoi, dans sa version réincarnée, il avait des cheveux.
💡 J'ai une excuse : dans le livre où il apparaît dans sa forme réincarnée (La Coupe de Feu), il n'est JAMAIS dit qu'il était chauve. En fait, sa coiffure n'est pas mentionnée avant le septième tome : avant, on s'attarde surtout sur son nez de serpent et ses yeux rouges.
Voilà comment je l'imaginais :
Le film étant sorti 4 ans après le bouquin, autant vous dire que cette image a eu le temps de s'imprimer dans ma tête.
Je vous laisse imaginer ma réaction en voyant le Voldy de l'écran.
▶️ Et je passe sur toutes les incohérences apportées à l'univers, comme le fait que les personnages gardent leurs voix en prenant du Polynectar (mais pas toujours, ça dépend de l'humeur du réalisateur).
⚠️ En fait, le fond du problème, c'est d'avoir voulu transposer ces bouquins en films d'action, alors que ce sont avant tout des histoires d'enquêtes (pas policières, mais pas loin).
Des rouages qui se mettent en place un par un tout au long de l'histoire et qui forment un mécanisme qu'on ne comprend qu'à la toute fin, avec les dernières révélations.
L'action n'est là que pour ajouter de l'intensité à ces dernières révélations.
Et ce n'est PAS une question de durée.
Quand on AJOUTE des scènes qui n'étaient pas présentes dans le livre, c'est un choix scénaristique assumé.
⚠️ Le pire, c'est qu'ils ont réussi à foirer magistralement le combat final entre Harry et Voldemort, encore une fois parce qu'il fallait en faire une scène d'action alors que le combat est avant tout psychologique dans le livre.
La version du livre, c'est à peu près ça :
▶️ Harry, qui a passé le plus clair des 7 livres à fuir devant Voldemort, qui avait toujours un coup d'avance et dominait Harry, inverse la tendance. Il l'appelle par son nom, il lui parle froidement, calmement. Il maîtrise la situation, pour la première fois en 7 tomes. Cette scène est la conclusion la plus satisfaisante qu'il était possible de faire après tout ce périple.
Bref, cinématographiquement, ça aurait pu claquer si ça avait été géré comme un duel à la Sergio Leone.
Deux opposants qui se toisent, une tension qui monte de plus en plus et BOUM, la résolution fatale en une seconde.
Mais voilà, la version du film, c'était cinq minutes de ça :
(On ne sait pas trop ce qu'ils font. Le coup du faisceau qui relie les baguettes n'apparaît qu'au tome 4, normalement. Et il correspond à un phénomène magique bien décrit qui n'a absolument rien à foutre ici.)
Et puis :
▶️ Je laisserai donc conclure mon estimé camarade, j'ai nommé Peeves, l'esprit frappeur.
Et vive le Front de Libération des Elfes de Maison.
🛈 Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le retrouver dans le livre Grise Bouille, Tome II.