On ne déboulonnera pas de statue
Je vous aurais bien dit que le déboulonnage de statue ne me choque pas ; que l’histoire n’est pas un truc qui s’est arrêté il y a 150 ans et qui doit figer nos rues pour toujours, qu’on a des musées pour ça ; que cette histoire continue de s’écrire de nos jours, et que choisir comment on décore nos rues aujourd’hui constituera notre histoire demain ; que ce serait pas mal qu’on choisisse démocratiquement comment on veut les décorer, ces rues ; qu’il est en effet bien question de choisir notre présent, nullement d’effacer notre passé ; qu’il y a une grosse différence entre se rappeler et célèbrer ; qu’aux dernières nouvelles, chacun en France se rappelle d’ailleurs parfaitement qui est Pétain sans qu’on ait besoin de voir sa trogne dans des jardins publics ; qu’on n’a pas entendu beaucoup de protestations, à juste titre, quand on a viré les statues de Staline ou de Hussein ; que la question ne porte donc pas sur le déboulonnage mais bien sur les déboulonnés au cas par cas, et qu’on ne peut donc pas la balayer intégralement d’un revers de la main ; qu’enfin, de manière générale, à titre personnel, je ne suis pas fan des révérences et de l’idolâtrie envers qui que ce soit, vertueux ou non.
Mais j’ai la flemme, alors plutôt que de vous pondre un énième texte de trois pieds de longs, j’ai fait le dessin ci-dessous. En vous disant à bientôt, car ma semaine de congé arrive à point nommé : au propre comme au figuré, ça me fera des vacances.
La bise.
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