Superflu Riteurnz libéré !
Voilà, je l'avais promis au moment de la sortie du jeu, le 15 mai dernier : les assets (données du jeu, graphismes, musiques, etc.) de Superflu Riteurnz viennent d'être libérés. Ils sont publiés sous licence CC-By-Sa, comme le reste de mes créations, mettant un terme à l'unique entorse au Libre que je me suis permise en 14 ans de création.
De fait, le moteur de jeu ayant été sous licence libre depuis le départ (il est d'ailleurs passé depuis peu de la licence GPL à la licence MIT), le jeu vidéo est maintenant 100 % libre. À ce titre, vous pouvez bien évidemment le télécharger directement sur le site officiel. Rien ne s'oppose non plus à ce que le jeu soit inclus dans les dépôts des diverses distributions Gnunux (même si je n'ai pas l'intention de m'occuper personnellement de cet aspect).
Le jeu reste néanmoins en vente sur Steam, Itch.io et Google Play : Libre ne veut pas dire gratuit, et vous pouvez toujours l'acheter, que ce soit pour profiter des succès Steam, d'une installation intégrée à Android… ou tout simplement pour me soutenir. Notez qu'il est d'ailleurs en promo sur Steam et Itch.io. Sachez aussi que le jeu sortira en janvier sur Nintendo Switch (version qui ne pourra être totalement libérée car le SDK de Nintendo est privé et sous NDA).
Si vous voulez me soutenir sans passer par ces plateformes, vous pouvez évidemment me faire un don directement sur la page de téléchargement : je compterai ces dons dans les revenus du jeu.
Parce que côté revenus, il faut en parler… c'est pas brillant. Ce n'est pas non plus catastrophique. Mais j'avais estimé le nombre d'exemplaires à vendre pour rentabiliser son développement à 4500 : à l'heure où j'écris cet article, on est à 370 exemplaires vendus. Moins de 8 % de l'objectif, donc.
Pour ne rien vous cacher, je ne suis pas spécialement optimiste sur mon avenir en tant qu'auteur libre : « 8 % de l'objectif atteint », c'est un peu une constante pour moi depuis que je me suis lancé à plein temps comme auteur. Des romans qui prennent des mois à être écrits et qui rapportent péniblement quelques dizaines d'euros ; des dizaines d'articles sur le blog pour un financement participatif qui peine à dépasser quelques petites centaines d'euros par moi ; des dessins à la demande bien payés mais qui se comptent sur les doigts de la main sur une année ; etc., etc. Et donc, Superflu Riteurnz aussi, malgré la sortie sous licence fermée.
Évidemment, le marché du jeu vidéo indépendant étant sursaturé, 370 exemplaires sans grosse boîte derrière et sans d'énormes moyens de communication, c'est plus qu'honorable, mais ça ne sera pas suffisant. J'ai l'habitude : le marché du livre était aussi sursaturé, visiblement je suis doué pour choisir des terrains difficiles.
Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, hein : ça va pour moi, j'ai les moyens de mes pertes, j'ai un toit sur la tête et je mange à ma faim. En revanche, j'ai aussi une épargne limitée, et je doute de pouvoir continuer longtemps à faire ce que je fais de mieux : écrire des trucs cools. J'aimerais vraiment pouvoir faire une suite à ce jeu, mais plus le temps passe, plus les chiffres stagnent, et plus je doute d'avoir les moyens de le faire.
Bref. Je m'arrête là avec mes lamentations d'auteur désabusé, et je vous souhaite malgré tout de bien vous amuser avec ce Superflu Riteurnz libéré (si vous ne l'aviez pas déjà fait avant) : prenez-en soin, j'en suis fier, c'est probablement le meilleur truc que j'ai produit de ma vie (avec Sortilèges & Syndicats, aussi). Et comme d'hab : parlez-en autour de vous, partagez, tout ça… vous connaissez la chanson.
Joyeux Noël, et à bientôt pour de nouvelles aventures superflues (ou pas).