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Marre des bannières de cookies ?

Publié le 12 novembre 2025 par Gee

Si vous pensez que le RGPD a rendu obligatoires les bannières qui vous demandent d'accepter les cookies, cette BD est pour vous.

Marre des bannières de cookies ?

💡 Si vous aussi, la fameuse bannière de cookies vous agace, on vous a peut-être déjà dit ça :

Une femme derrière son ordi dit : « Roh c'est chiant de devoir toujours se taper la bannière de cookies sur les sites ! » Un homme lui dit : « Ah bah ça, c'est la faute au RGPD* hein ! Merci l'Europe de nous imposer ce genre de truc débile ! »

Règlement général sur la protection des données (RGPD), adopté par le Parlement européen en 2016.

Alors, si vous croyez à ce que dit le monsieur, il va falloir remettre les points sur les I.

Je ne vois pas de meilleure manière de le dire, alors voilà :

Le RGPD n'impose absolument pas les bannières d'acceptation des cookies.

La femme : « Ah. Bah faudrait savoir. » L'homme, bras croisés : « Ah ouais ? Bah y'en avait pas avant le RGPD, et elles sont été mises en place suite au RGPD, non ? Rep a sa. »

💡 Bon. Reprenons les choses dans l'ordre : déjà, un cookie, en informatique, c'est une donnée qui permet de garder une persistance sur les sites que vous visitez (par exemple, garder un compte connecté, se souvenir de votre historique de navigation sur le site, etc.).

La Geekette, en train de manger un cookie : « Mince. Ça m'intéresse tout de suite beaucoup moins. » Gee : « Déso. Mais les cookies dans un cadre culinaire, j'ai déjà traité ça dans une autre BD* »

Voir Atomic Cookies, si vous n'avez pas peur du gras et du sucre.

▶️ Déjà, si votre site web n'utilise pas de cookie, bah clairement, vous n'avez pas à demander l'acceptation des cookies.

(Par la plus élémentaire logique, vu qu'ils n'existent pas).

Le mec du début : « Super, enfin tous les sites ont besoin de cookies pour fonctionner, hein… » Gee : « Alors déjà, non : un site qui se visite sans compte et ne propose aucune donnée persistante peut très bien fonctionner sans cookie. »

⚠️ Et même si votre site a besoin de cookies pour fonctionner, il n'est en général pas nécessaire de mettre une bannière d'acceptation pour autant.

Ce n'est notamment pas nécessaire…

▶️ 1. Si vos cookies servent à garder en mémoire une authentification à un compte, ou par exemple pour l'accès à une partie payante du site (paywall).

Un petit cookie court avec un panneau : « OK, tu es connecté comme KevinWarriorz91, je retiens ça ! » Un autre cookie regarde un registre dit : « Je retiens que tu es abonné et que tu as donc accès au contenu premium du site. » Le smiley, blasé : « Heureusement que ça devait pas parler des cookies culinaires… »

▶️ 2. Si vos cookies permettent de conserver des informations, comme un panier d'achat, une personnalisation de l'interface ou toute autre donnée persistante.

Un autre cookie courte en disant : « Bon, tu as mis un exemplaire de “Une Auberge dans la tempête” dans ton panier*, je note. » Un autre répond : « Ouais, et moi j'ai retenu que tu payais en euros, ça sera pratique pour afficher le prix dans la bonne devise. » Le smiley : « Ça y est, j'ai faim. »

Un roman absolument exceptionnel, et je ne dis pas ça parce que je suis hyper-objectif vu que c'est moi qui l'ai écrit.

▶️ 3. Même dans le cas de statistiques de visites, les cookies ne nécessitent pas de bannière de consentement*.

Un cookie dit : « Tiens, une nouvelle page vue ! » Un autre tient un registre et demande : « C'est un nouveau visiteur ? » Le premier : « Non, il était déjà là avant, j'ai retenu. » Le smiley est en train de bouffer un cookie.

À quelques conditions : que ces statistiques ne servent qu'à des mesures d'audience, sans être recoupées pour d'autres traitements ; qu'elles ne soient pas transmises à des tiers, et qu'elles ne soient pas croisées entre plusieurs sites. Se référer, à ce sujet, au guide de la CNIL Cookies : solutions pour les outils de mesure d'audience.

💡 Eh oui, car en réalité, ce qui fait que ces bannières de cookies sont apparues sur plein de sites, c'est que le RGPD impose de recueillir le consentement si votre site transmet les données de vos visiteurs et visiteuses à des tiers.

Avant. Un cookie maléfique avec une caméra et un micro arrive et dit : « Oh, elles sont sympas vos données ! Je vais tout aspirer pour bien vous espionner, vous balancer des pubs personnalisées et revendre le tout à Cambridge Analytica. »

Après. Même image, mais le cookie ajoute : « D'accord ? » Le smiley : « La nuance est subtile. »

Alors je sais, les mauvaises langues diront qu'il suffirait de ne pas faire n'importe quoi avec les données des gens pour se passer de bannière de cookie.

Un mec en costume : « De kouwa ?! Mais attendez, si on respecte la vie privée des gens qui visitent nos sites, notre business model s'écroule et c'est toute une industrie qui meurt ! » Gee, indifférent : « Et bah qu'elle crève alors. J'ai loupé le moment où je devais m'inquiéter de la survie des parasites ? »

Notez au passage qu'il serait parfaitement possible de recueillir le consentement sans emmerder le monde avec une bannière.

Avec une option à cocher dans les paramètres d'un site, par exemple.

Décochée par défaut, cela va de soi.

Le mec en costume : « Mais si on fait ça, personne n'ira cliquer dessus. » Gee : « Et ça vous met pas la puce à l'oreille sur le fait que PERSONNE ne veut de vos saloperies ? Et que ce n'est qu'en les forçant que vous arrivez à nous les imposer ? »

💡 Petit aparté : vous avez sans doute entendu parler de l'expérimentation « Oui Pub », qui visait à évaluer ce que ça changerait si on interdisait la distribution de publicité dans les boîtes aux lettres par défaut, en demandant aux gens qui en voulaient d'utiliser un autocollant « Oui Pub ».

(Au lieu du fonctionnement actuel où tout le monde en reçoit par défaut SAUF en utilisant un autocollant « Stop Pub. »)

Gee lit le journal : « Sans surprise, seuls 19 % des ménages ont apposé l'autocollant “Oui Pub” et 71 % de papiers publicitaires en moins ont fini à la poubelle*. » Un politicien : « Une démonstration éclatante : on ne donnera donc pas suite. Bisous les couillons. »

Voir notamment "OUI PUB" : pourquoi l'autocollant sur les boîtes aux lettres ne sera pas généralisé malgré l'expérimentation sur RTL.

▶️ Tout comme la pub, le business qui utilise des cookies tiers pour pister tout le monde repose entièrement sur l'absence de consentement, d'où tous les dark patterns* possibles et imaginables pour que vous ne puissiez pas dire non :

Une page web montre : « Avant d'accéder à Moogle : ce site utilise des cookies pour pister votre comportement, connaître tout de vous jusqu'aux moindres détails, stocker votre identité numérique et nous réserver le droit d'en faire absolument tout ce qu'on veut sans aucune limite. » Il y a un énorme bouton pour accepter, et un tout petit qui dit « Refuser (et s'abonner pour seulement 9,99 € par mois) ». La croix en haut à droit dit aussi « Accepter ».

(Image extraite du Guide du connard professionnel)

Selon Wikipédia, un dark pattern « est une interface utilisateur qui a été volontairement conçue pour tromper ou manipuler un utilisateur. »

Bref, lorsque vous voyez une bannière qui vous demande de consentir aux cookies tiers, en faisant tout pour que vous ne cliquiez pas sur « Refuser », vous pouvez en conclure plusieurs choses :

⚠️ 1. Ce site fait de la merde avec vos données.

Gee regarde son ordinateur : « Sur le site de la SNCF, mon uBlock a bloqué 7 domaines tiers qui voulaient accéder à mes données. À votre avis, combien de ces domaines ont un rapport avec le ferroviaire, le transport ou même les voyages au sens large ? » Les réponses, comme dans qui veut gagner des millions, proposent : « Zéro. Aucun. Pas le moindre. La limite de 1/x quand x tend vers l'infini. »

⚠️ 2. Ce site ne vous demande votre consentement que parce qu'on l'y a obligé, sinon il se torcherait avec votre vie privée dans le feutré.

Un type gentil dit dans un texte entouré de fleurs et de soleils : « Votre vie privée est importante pour nous ! » Puis il dit, dans un petit texte : « Et c'est pourquoi le Parlement européen nous force à vous signaler à quel point on la pille en long en large et en travers ! »

⚠️ 3. Ce site est sans doute hors la loi quand même.

Gee lit un journal : « Une étude a montré que 88 % des sites ne respectent pas les conditions minimales* : obligation d'un consentement explicite, possibilité de refuser les cookies aussi facilement que de les accepter, absence de cases pré-cochées… » Le mec en costume : « Encore une étude commandée par une officine d'extrême gauche, à tous les coups ! La haine n'a décidément aucune limite… »

Voir Cookies : le consentement biaisé des internautes sur Les Echos et Bannières cookies trompeuses : la CNIL met en demeure des éditeurs de sites web sur le site de la CNIL.

Dans tous les cas, et surtout si les gens derrière ces sites viennent se cacher derrière « sey la faute au RGPD » :

Dites leur d'aller bien se faire cuire les cookies le cul.

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 17 octobre 2025 par Gee.

Publié le 12 novembre 2025 par Gee
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